Dans l’article « Yamas et Niyamas », je t’ai présenté les principes de vie des Yoga Sutras de Patanjali qui t’accompagnent dans ta pratique et dans ton quotidien.

Voici quelques pistes de réflexions pour explorer davantage le 2e Niyama, Santosha (Sutras II.42), le contentement, la paix intérieure.

Qu’est-ce que Santosha ?

« Grâce à la satisfaction, il y a l’acquisition éminente du bonheur.

(Santoshat anuttamah sukhalabhah). »

– Patanjali, Sutra II.42 –

Santosha, le contentement, la paix intérieure, est le sentiment de quelqu’un qui ne désire rien de plus, une satisfaction durable nécessaire pour atteindre un état de joie, de bonheur.

On peut pratiquer Santosha en travaillant différentes attitudes permettant de cultiver la paix intérieure, comme par exemple:

• la pleine conscience du moment présent,
• l’acceptation et le lâcher-prise,
• la gratitude.

La pleine conscience du moment présent

Nous avons abordé cette notion d’appréciation du moment présent à travers la pratique de Asteya, la non-convoitise : pleinement jouir de ce que l’on a et de qui on est. « J’apprécie ce que j’ai et ce que je suis, je ne désire rien de plus, je savoure le moment présent. ».

Nous avons également parlé de la pleine conscience avec Saucha, la clarté : clarifier son esprit à travers la pleine conscience et la méditation. « Je libère mon esprit de ce qui est nuisible et inutile. ».

Pour pratiquer la pleine conscience du moment présent et cultiver Santosha, on peut s’entrainer à être présent dans l’instant, sans jugement ni attente.

Cela peut être prendre conscience de sa respiration, de ses sensations corporelles, de ses pensées et émotions, sans chercher à les contrôler ni à les modifier. Cette pratique peut se faire lors d’une méditation, mais aussi à tout moment de la journée, en portant simplement attention à l’instant présent. En s’entrainant régulièrement à cette pratique, on développe une plus grande capacité à rester présent et à apprécier les moments de notre vie tels qu’ils se présentent, plutôt que de les juger ou de chercher à les modifier.

L’acceptation et le lâcher-prise

L’acceptation est la capacité à reconnaître et à accepter la réalité telle qu’elle est, sans résistance ni jugement. Il s’agit d’une attitude qui implique de faire face aux circonstances difficiles et de travailler avec elles, plutôt que de les ignorer ou de les nier. L’acceptation peut être une étape importante pour surmonter des problèmes ou des épreuves difficiles, car elle permet de se libérer de l’emprise émotionnelle qu’ils peuvent avoir sur nous.

Le lâcher-prise est la capacité à renoncer à la tentative de contrôler les circonstances ou les événements qui nous entourent. Il s’agit de se libérer de la nécessité de tout contrôler, de lâcher prise sur les attentes que l’on a pour soi-même et pour les autres, et de permettre aux choses de se dérouler de manière naturelle. Le lâcher-prise peut également être une étape importante pour surmonter des problèmes ou des épreuves difficiles, car il permet de se concentrer sur ce que l’on peut contrôler et de laisser aller ce que l’on ne peut pas contrôler.

Nous retrouvons la notion de lâcher prise dans la pratique de Aparigraha, le non-attachement : abandonner l’idée qu’on peut contrôler les événements extérieurs, s’adapter à ce que la vie nous offre, lâcher-prise pour vivre dans la fluidité et manifester ce que la vie veut nous apporter.

Je t’invite à lire le passage sur le lâcher prise dans l’article dédié au 5e yama, Aparigraha.

La gratitude

La gratitude est un antidote aux émotions négatives,

un neutralisant de l’envie, de l’hostilité, de l’inquiétude et de l’irritation.

Elle est savoureuse; elle ne prend pas les choses pour acquises;

elle est orientée vers le présent.

– Sonja Lyubomirsky –

La gratitude c’est cet état de paix intérieure dans lequel tu contemples ce qui se passe dans ta vie.

Ce qui ne veut pas dire que tu considères que tout est parfait et que tu es passif.

C’est un état de contemplation qui se lie avec un vrai désir de contribution.

Tu te sens remplis et donc tu n’as pas besoin d’agir pour te remplir mais plutôt d’agir pour contribuer.

Plus on se sent rempli et plus on a envie de donner, sans rien attendre en retour.

La gratitude, c’est un sentiment intense de plénitude, d’amour et d’inspiration.

J’ai de l’amour pour l’entièreté de ce que je suis, mon corps, mon intelligence,  et aussi ce que j’aime moins dans mon corps et dans mon caractère…

J’ai de l’amour pour l’être humain, pour la nature, pour la vie, pour l’univers.

J’ai de l’inspiration, parce qu’en étant dans la gratitude, je suis au contact de mon intuition, je suis prêt(e) à entendre les bons messages pour créer la vie qui m’inspire…

La gratitude te permet d’accéder à une autre forme d’intelligence, de faire naitre des solutions qui sortent de ton cadre de référence actuel lorsque tu rencontres des obstacles, des problèmes complexes dans ta vie.

Tu ne peux pas résoudre un problème avec le même niveau de conscience qui l’a engendré

– Einstein –

Avec la gratitude tu vas chercher des ressources dans l’inconscient.

La gratitude nous met en contact avec la perfection de la vie telle qu’elle est.

La gratitude est le secret de la vie. L’essentiel est de remercier pour tout.

Celui qui a appris cela sait ce que vivre signifie. Il a pénétré le profond mystère de la vie.

– Albert Schweitzer –

Voici 2 pistes pour travailler la gratitude et changer de paradigme:

– Apprendre à réaliser la chance que j’ai, avec ce que j’ai, quelques soient les difficultés que je vis.

On se focalise tellement sur ce qu’on n’a pas et nos difficultés qu’on oublie d’apprécier ce que l’on possède déjà.

– Arriver à voir que même ce qui était inconfortable, désagréable, que j’ai détesté, m’a apporté, m’a fait grandir. Il y a toujours un cadeau caché derrière les moments difficiles de la vie…

Cultiver la gratitude t’invite à reconnaître la valeur de ce que tu possèdes déjà et à percevoir le potentiel de croissance dans les défis que tu rencontres.

On peut aussi travailler sur les 6 ennemis principaux à la gratitude:

l’impatience, la nostalgie, la comparaison, la culpabilité, le regret, la peur…

Lesquels empoisonnent le plus ta vie? Prends en conscience et travaille dessus!

Pratique …

Quelle est ta stratégie pour travailler sur Santosha au service de ta pratique et de ta vie ?

Voici, en résumé et en complément, quelques suggestions, questions et intentions si tu ne sais pas par où démarrer :

– Pratiques-tu Santosha sur ton tapis ?

Rien de tel que sa pratique sur le tapis pour s’entrainer à être présent dans l’instant à travers la conscience de sa respiration, de ses sensations corporelles … le point de départ avant de l’appliquer dans sa vie !

– 2 exercices pratiques pour travailler l’acceptation :

-> observer pendant une journée entière ce qui est, essayer de le vivre avec sérénité, sans juger ce qui se passe …

-> noter les choses dont tu te plains dans ta vie quotidienne (la météo, la politique, les embouteillages, …). Et la prochaine fois que tu les vis, au lieu de te plaindre, de construire tout un tas d’histoires, essaye de les observer, de les accepter telles que, de les vivre simplement.

– Accepte-tu la réalité telle qu’elle se présente ?

C’est en acceptant la réalité telle qu’elle se présente ici et maintenant que nous pourrons entreprendre les actions appropriées afin d’apporter les changements requis pour répondre à nos besoins.

– 2 exercices pour t’aider à changer ta perspective et à cultiver une attitude plus positive et reconnaissante dans ta vie quotidienne :

-> Journal de Gratitude : Chaque soir, prends quelques minutes pour noter dans un journal trois choses pour lesquelles tu es reconnaissant(e), en expliquant pourquoi. Cela peut être lié à des biens matériels, des relations, des réussites, ou des apprentissages tirés de situations difficiles.

-> Réflexion sur les Défis : Chaque fois que tu fais face à une difficulté, prends un moment pour réfléchir. Écris ce que tu as appris de cette situation, comment elle t’a aidé(e) à grandir et comment tu peux l’utiliser comme tremplin pour améliorer ta vie. Il s’agit d’une pratique de re-cadrage qui peut t’aider à voir le « cadeau » dans des situations difficiles.

– Voici une citation à méditer :

Le bonheur de l’homme réside vraiment dans le contentement.

Celui qui est mécontent, quel que soit ce qu’il possède, devient l’esclave de ses désirs.

– Mahatma Ghandi –

– Respire et récite ce mantra :

J’inspire, j’observe ce qui est,

J’expire, je savoure le moment présent.

J’inspire, une bouffée de joie,

J’expire, je suis reconnaissant(e) de ce que j’ai.

Conclusion

Santosha, c’est être heureux de la façon dont les choses se passent dans sa vie.

C’est un vrai défi car nous avons tous des choses dans notre vie, des situations, des épreuves, qu’on préfèrerait éviter, changer …

Il s’agit donc d’avoir une relation « mature » avec la réalité même si elle ne répond pas à nos «préférences» dans le moment présent.

Le contentement c’est tomber amoureux de sa vie

– Swami Rama –

La gratitude est un bel outil pour nous maintenir centré dans le contentement.

Le mécontentement est l’illusion qu’il peut y avoir autre chose de mieux à vivre dans l’instant. Il n’en est rien. L’instant est complet.

Et toi? Comment pratiques-tu Santosha? N’hésites pas à laisser un message pour partager ton expérience ou poser tes questions!

NAMASTE.